Un nouveau Premier ministre
51 jours après les législatives, le président Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier comme Premier ministre. Âgé de 73 ans, Barnier est surtout connu pour son rôle de négociateur du Brexit, c’est-à-dire la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Politiquement de droite, il a occupé plusieurs fois des fonctions ministérielles et a été commissaire européen. Selon un communiqué de l’Élysée, il est ‘chargé de constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays et des Français’.
La nomination a suscité de nombreuses réactions, aussi bien à gauche qu’à droite.
‘L’élection a été volée aux Français’, a dénoncé Jean-Luc Mélenchon, leader de l’extrême gauche. Son alliance, Le Nouveau Front Populaire, menace de censurer Barnier et son futur gouvernement.
Du côté de l’extrême droite, cette nomination est perçue comme un moindre mal. ‘On savait qu’il n’aurait pas nos couleurs, mais nous prenons acte du fait que Michel Barnier remplit peut-être la première des conditions posées par Marine Le Pen, c’est-à-dire être respectueux des électeurs du RN’, a souligné un porte-parole du parti de Marine Le Pen.
En 2021, Barnier s’était porté candidat de son parti, Les Républicains (LR), pour la présidentielle de 2022, et dans son programme, il avait adopté une position très stricte sur l’immigration, similaire à celle du Rassemblement national.
Michel Barnier a la difficile tâche de mener le pays face à une Assemblée nationale divisée en trois blocs. Aux législatives du 7 juillet, la gauche et l’extrême gauche sont arrivées en tête, suivies par le centre, représenté par le président Macron, tandis que l’extrême droite s’est classée en troisième position. Le Nouveau Front Populaire (NFP) dispose de 193 sièges à l’Assemblée nationale, juste devant le camp présidentiel et ses 166 parlementaires. Le Rassemblement national compte 142 députés. D’autres partis totalisent 76 députés. Il faut 289 sièges pour constituer une majorité au Parlement, qui est composé de 577 députés