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Des cortèges dans toute la France : À Paris mais aussi à Marseille, Nantes ou Saint Denis de la Réunion, des centaines de milliers de manifestants rassemblés pour dire NON à la réforme des retraites.
« Ben, je défends mon régime de retraite, c’est simple, c’est basique »
Des transports en commun paralysés par la grève et des usagers qui adoptent d’autres modes de déplacement, comme le co-voiturage. « Ça rend le trajet plus convivial que d’être tout seul avec ses écouteurs dans le RER ».
Récit du 1er épisode de la grève : elle a commencé très tôt, ce matin, comme lors de cette assemblée générale à Versailles.
« On bloque les trains ! Nous vivons aujourd’hui la plus grosse grève à la SNCF du 21ème siècle. On fait pas une manifestation d’une grève symbolique, on fait une grève de lutte pour paralyser l’économie afin de contraindre le gouvernement Macron de retirer sa réforme. Voilà, donc nous, on continuera jusqu’au bout. Il y a pas mal de gens ici, qui disent que, ils sont prêts à faire la bûche de Noël sur les piquets de grève ».
Conséquences : des quais déserts et des rideaux de fer à l’entrée des stations. Le mouvement est très suivi à la SNCF, avec 55, 6 % de grévistes mais aussi à la RATP où 10 lignes de métro sont fermées. Alors les usagers s’organisent. Cette avocate a dû pédaler dès l’aube pour arriver à l’heure.
« Aujourd’hui, comme il n’y a pas beaucoup de RER, j’ai préféré prendre le vélo, comme ça, je suis certaine d’arriver à bon port ».
Faute de transports en commun, d’autres ont opté pour le roller, la trottinette, ou encore la marche à pied. Les manifestants, eux, ont choisi différents modes d’actions. Une opération péage bloqué par des gilets jaunes ou encore une distribution de faux PV par ces policiers. C’est le policier de demain qui va vous remettre une contravention mais faut savoir qu’on défend notre retraite parce que des policiers de 65 ans qui vont pouvoir courir après les voleurs, eh ! ben, c’est ce qu’on nous prévoit demain ».
Mais là où la contestation était la plus massive, c’est au cœur des cortèges, « Ambulance, en colère » ! En régions mais surtout dans les rues de Paris. « On fait croire à tout le monde que c’est que les régimes spéciaux qui sont concernés, mais nous, on est aussi concerné ».
« On a subi tout un tas de réformes, précédemment, et là, la réforme qui vient à bout du bout, c’est la réforme des retraites où on nous dit qu’on aura rien à la fin et qu’on va finir avec une retraite misérable. »
En tête de cortège, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, se réjouit de l’ampleur de la manifestation et ne compte pas s’arrêter là : « compte tenu de la mobilisation et si on n’a pas un signe fort du gouvernement, aujourd’hui la suite, c’est : on continue » .
Ce soir, depuis la cellule de crise du gouvernement, le premier ministre affirme suivre la situation de très près. « Il y a eu beaucoup de manifestations organisées en France, que dans un certain nombre de villes, elles se sont bien passées, car elles ont été bien organisées, je voudrais rendre hommage aux organisations syndicales qui les ont encadrées, car dans beaucoup de villes de France, ça s’est très bien passé ».
Malgré les services d’ordre, quelques échauffourées ont eu lieu ce soir dans plusieurs villes de France.
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Définitions :
Ben : c’est une interjection
S’emploie familièrement pour “bien”, “eh bien”
La bûche de Noël : le dessert typique des Français. Gâteau à la crème en forme de bûche. Beurre, chocolat, crème.
Arriver à bon port= Arriver sans problème, à l’heure.
Un PV : un Procès-verbal, une contravention, une amende.
Une échauffourée : bagarre, combat bref, accrochage. Une année sépare ces deux images. A gauche, le 2 novembre 2018, les dolois sont les premiers à manifester contre la hausse des prix du carburant, un an après, ce samedi, pour le premier anniversaire de la mobilisation, les gilets jaunes sont dans la rue.
Si depuis le printemps, le mouvement est en perte de vitesse, pour ces manifestants de la première heure, la colère est toujours présente :
« Je vais continuer jusqu’à ce qu’on obtienne quelque chose, quoi ! On peut pas vivre décemment avec le SMIC aujourd’hui, on peut pas vivre à la retraite avec 800 euros par mois, c’est pas possible. »
« Aucune avancée dans les revendications voilà, les taxes, on revendique encore aussi le RIC, l’égalité hommes femmes, voilà, le droit de manifester… »
Au total 300 personnes ont défilé dans le centre de Dole, dans le cortège, des gilets jaunes venus de toute la région Bourgogne- Franche Comté.
« Beaucoup de gens du Jura sont venus faire des manifestations à Dijon , donc on avait décidé, à L’Assemblée populaire de participer aux manifestations régionales avec des appels dont à Beaune, à Aussonne, à Besançon même.
Après un passage éclair en centre-ville, les manifestants investissent un supermarché :
« Anti, Anti capitaliste, Ah Ah… Anti capitaliste… »
Un message clair, revendiqué dans les rayons de cette grande surface, toutefois aucun incident n’a été déploré et la manifestation a pu se poursuivre dans le calme, comme un peu partout en France, ces gilets jaunes seront mobilisés les 16 et 17 novembre prochain.